INTRODUCTION
Les arts Yoruba sont aussi nombreux que leurs Divinités, et de nombreux objets sont placés dans les sanctuaires pour honorer ces dernières et les Ancêtres. Les sculptures abondent en bois, en laiton, en terre cuite et en ivoire. Les traditions du masque étant variées, elles ont donné lieu à une grande diversité de formes de masque. D’autres arts importants incluent la poterie, le tissage et les bijoux.
Une grande variété de formes d’art existe dans différents matériaux pour la royauté, à des fins domestiques, et aussi à des fins rituelles. Les Ancêtres et les Divinités sont vénérés et honorés par des cérémonies annuelles et par le culte régulier dans les sanctuaires. Il y a quatre Orisa (Orisha) qui nécessitent des masques, des bâtons, des bols et des figurines sculptées : Ifa (divination), Eshu / Elegba, Ogun (fer et la guerre) et Shango (éclairs et tonnerre).
Les sociétés de masque majeures
La société du masque Gèlèdè
Les Yoruba ont trois sociétés du masque majeures, dont Gèlèdè. Cette société a pour but principal d’apaiser Aje ou l’Esprit des Mères qui contrôle la fertilité, la vie et la mort des enfants à travers la danse, le masque, le costume et la poésie.
Il est dit que la première femme a avoir porté le masque Gèlèdè s’appelait Yewejabe, aujourd’hui seuls les hommes le portent. Gèlèdè a généralement lieu entre Mars et Mai et se danse à deux. Les costumes sont volumineux, mettant l’accent sur les seins et les fesses avec les masques portés en biais sur le dessus de la tête.
Il y a quatre groupes de masques: ceux ayant pour rôle la reconnaissance, la hiérarchie, la commémoration et la satire. Ces masques sont typiques de ceux qui représentent la hiérarchie, avec trois éléments figuratifs disposés les uns sur les autres.
Les masques casques Epa-Etiki
Ces casques sont portés par des jeunes hommes athlétiques et reposent sur leurs épaules lors du festival annuel Yoruba au cours duquel les danseurs masqués doivent sauter au-dessus d’un grand monticule de terre d’environ trois pieds de haut.
S’il est accompli sans accident, c’est un signe de l’acceptation du sacrifice qui a été offert. Les masques sont portés afin d’honorer les membres importants de la famille ou des ancêtres comme des rois, des guerriers, des chasseurs, des mères, qui sont loués pour leurs valeurs morales.
Il y a deux parties dans les masques casques Epa : l’Ikoko et l’Igi.
L’Ikoko est la partie inférieure du masque casque représentant les traits du visage comme les yeux, le nez et la bouche, sculptés de façon abstraite.
L’ Igi est la partie la plus grande et la plus lourde du masque casque sur laquelle les motifs de l’œuvre sont détaillés et les symboles significatifs placés.
Igi met l’accent sur l’importance de la personne honorée pendant le festival.
Quant à Ikoko il représente le monde des ancêtres, tandis qu’Igi configure le monde concret.
Dans le masque casque ci-contre, la partie Igi représente une reine entourée de ses guerriers et de ses sujets. La forme triangulaire de la pièce globale attire l’œil de celui qui regarde vers le sommet, où se trouve la partie la plus importante de cette pièce qui représente la reine.
Symboliquement, Les deux hommes accrochés aux bras de la reine sont ses guerriers et ses hommes de main. La reine trône au sommet, beaucoup plus grande que les autres figures, ce qui démontre sa puissance et son autorité. C’est également un signe d’honorabilité et de respectabilité.
De l’argile à l’art du bronze
Les magnifiques sculptures en terre cuite à base d’argile, créées par les Yoruba remontent à plusieurs siècles.
Ce peuple a su, très tôt, également maîtriser l’art du bronze.
Pour créer des sculptures en bronze, l’artiste commençait d’abord par fabriquer les modèles en argile.
Quand l’argile avait séché, il appliquait une fine couche de cire d’abeille sur celle-ci, puis gravait les détails dans la cire.
Ensuite, il couvrait la cire avec plusieurs couches d’argile pour obtenir un moule épais. Ce dernier était ensuite chauffé au feu jusqu’à ce que la couche médiane de la cire fonde.
L’artiste versait enfin le bronze dans la partie supérieure du moule grâce à des cubes. Le bronze ayant dès lors pris la forme de la cire, il le laissait refroidir jusqu’au durcissement de la couche externe de l’argile.
Une fois la couche rompue, la sculpture était achevée.
Par la suite, les Yoruba commencent à créer des sculptures plus abstraites en bois, art qui deviendra majeur plus tard.
De nombreuses cultures de Nubi choisissent de créer des sculptures humaine sous une forme abstraite plutôt que réaliste.
L’art de la poterie
En ce qui concerne la poterie, ce sont les femmes qui en sont responsables dans la société Yoruba.
Il en existe de nombreux types et formes, comprenant par exemple : des pots pour la cuisine, pour l’alimentation, pour les rituels et pour le stockage des produits.
Des lampes à huile de palme sont également fabriquées.
Les pots uniques sont réalisés en l’honneur des Divinités yoruba.
La poterie n’est réalisée que dans les villes où l’argile est disponible et vendus dans les villes voisines qui n’ont pas accès à ce matériau.
Le rôle des forgerons dans l’art
Les forgerons ont une fonction très importante tel que la fabrication de nombreux outils utiles aux autres professions, comme des houes, des haches, des couteaux, des chaînes et des marteaux.
Ils sculptent également les calebasses (courges séchées) utilisées pour servir de la nourriture ou des boissons, ou comme récipients pour le stockage des médicaments.
Les calebasses servent aussi à la fabrication des hochets utilisés dans la musique. Les forgerons peuvent aussi sculpter le bois, forme d’art la plus répandue dans la culture Yoruba.
Les outils utilisés pour la sculpture sont les couteaux et les herminettes notamment pour la fabrication des plateaux de divination et de nombreux autres objets sacrés.
Le métier à tisser, un art à part entière
Les hommes comme les femmes Yoruba peuvent être tisserands et teinturiers. Le tissage est effectué sur différents types de métiers à tisser où sont créés des centaines de modèles différents.
La soie sauvage et le coton sont principalement utilisés pour fabriquer des tissus.
L’indigo (plante) est souvent utilisé comme colorant pour les fils de couleur.
Les masques, les sculptures et les statues n’ont pas été créés pour être admirés dans les musées et galeries d’art en Occident.
La production des arts Yoruba a été exportée au-delà des frontières du Nigeria, durant la période de l’esclavage et de la colonisation. La plupart des objets d’art qui illustrent cet article se trouve dans des musées, en Europe, en Amérique ainsi que dans des galeries d’arts, situées sur ces continents.
Il faut tout de même noter une récente réappropriation du patrimoine traditionnel par les autorités du pays.
Soulignons également que contrairement à l’Occident, où les objets d’art sont exposés en permanence aux regards de tous, une bonne partie de sculptures africaines n’est accessible qu’aux seuls Initiés dans plusieurs sociétés traditionnelles.
Ainsi, ceux qui s’intéressent à la sculpture africaine n’ont pas l’occasion de la voir in situ et ne s’en forgent une opinion qu’après les expositions souvent tenues hors des frontières des pays africains.
En règle générale, les musées à travers le monde, ne possèdent que les représentations physiques des masques, statues et autres objets d’art et n’ont pas la partie la plus importante liée à ces objets : leur dimension spirituel et leur utilité en tant que récepteurs – émetteurs de l’énergie divine et ancestrale.
A noter aussi que les masques sont faits pour être vus en mouvement. Leurs puissance ne dépend pas de leur esthétique mais de l’esprit (divinité, ancêtre) qu’ils incarnent. Il arrive fréquemment qu’entre deux masques, celui qui qui semble le moins beau, sera le plus spectaculaire sur un danseur costumé.
Il est très important de voir un masque porté pour se faire une idée de ce qu’il exprime, car il est facile de se tromper entièrement si on le voit isolé.
Pour apprécier l’œuvre telle qu’elle a été conçue par l’artiste, il faut la voir en mouvement, si possible en hauteur et à la lumière tremblante des torches.
Isoler un masque revient à le sortir de son contexte car il fait partie d’un ensemble (costume, danse, musique) et ce n’est que dans son rapport à ces différents éléments qu’il s’anime et devient habité par l’esprit.
Les musées utilisent de plus en plus des vidéos pour présenter les masques, mais ce dispositif louable ne fait passer qu’une partie de l’atmosphère désirée : il manque encore, l’ambiance, l’émotion produite à la vue des masques, la crainte respectueuse des esprits représentés.
Non seulement de nombreuses statuettes ne sont pas faites pour être vues, mais aussi beaucoup de masques africains ne doivent être ni portés ni exposés.
Tant de masques africains sont exposés et admirés dans les musées et dans les galeries, alors qu’ils n’ont pas été créés pour être vus.
Qu’il s’agisse d’un masque, d’une statue ou d’un objet de culte, leur utilisation et mise en action sont avant tout dirigées vers les Esprits, les Dieux et les Ancêtres et jamais vers les Vivants.
Le travail du bois
Les porteuses de coupe
Le thème des porteuses de coupe est fréquent dans l’art africain.
Ces dernières sont utilisées lors des rites de divination, au Bénin avec le Fâ et chez les Luba au Congo RD
Chez les Yoruba, la porteuse de coupe peut servir de réceptacle à la noix de Kola, symbole de paix et de bienvenue, ou pour la communication avec les Esprits.
La porteuse de coupe peut donc être une intermédiaire entre l’Esprit des Ancêtres et les Vivants.
La divination se pratique par l’observation du contenu de la coupe préalablement agitée par le «médium».
Liée à la royauté, la porteuse de coupe représente un des symboles essentiels de la transmission du pouvoir politique sacré.
Ses lignes épurées, la finesse des figures sont une invitation aux esprits défunts des rois, des reines et des ancêtres en général, à élire domicile dans la coupe aussi bien sculptées à leur intention.
Celle-ci finit par devenir la matrice de l’Univers, la résidence élue où les Ancêtres et les Dieux peuvent se manifester.
La porteuse de coupe : Style d’Ekiti
La base de la sculpture Yoruba contient de nombreux styles locaux pouvant être distingués même parfois jusqu’à la main de l’artiste lui même.
Les porteuses de coupe
PORTES EN BOIS DES PALAIS YORUBA
Maître d’Ikere, Yoruba
Fin des années 1800
Cette porte a été attribuée à « Le Maître d’ Ikere. » Bien qu’il y ait des questions sur son identité réelle, l’artiste était indubitablement un sculpteur Yoruba, actif fin 19éme début du 20éme siècle.
Le peuple Yoruba vit au Nigeria, au Bénin, au Ghana, et dans une moindre mesure au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Leur tradition artistique est l’une des plus anciennes d’Afrique.
La sculpture est la forme de créativité artistique la plus populaire dans la culture Yoruba.
Message véranda du roi sur son trône, palais d’Ikere 1910-14 par Olowe d’Ise (mort en 1938)
« Ce message véranda est l’un des quatre sculptés pour le palais d’Ikere – Ekiti par Olowe Ise.
Il fait partie des chefs-d’œuvre de l’artiste pour la façon dont il incarne son style unique, y compris les liens de figures, leurs proportions exagérées, et l’espace ouvert entre eux. Tandis que le roi est le point focal, son interprétation suggère la dépendance du souverain aux autres.
La figure féminine représente la première épouse du roi, qui se trouve derrière lui et beaucoup plus grande que lui, et pose ses mains sur le trône pour souligner son importance. Elle avait le rôle essentiel de placer la couronne du pouvoir investi sur la tête du roi lors de son couronnement.
Par ailleurs, la première épouse utilisait son pouvoir politique et sa connaissance spirituelle pour protéger les intérêts du roi pendant son règne. les petits personnages aux pieds du roi représentent une femme, le flûtiste qui est la Divinité Esu (Eshu), et un porte-fan, aujourd’hui disparu.»
Source : Art institute of chicago
BOLS ET OBJETS RITUELS YORUBA
Une sélection de masques
Masque Epa
La mascarade Epa des peuples Yoruba favorise la santé et le bien-être des communautés. Des cortèges de masques exécutent des danses énergiques qui renforcent les puissances supérieures de l’existence et le corps. Les danseurs sautent vers le haut, ce qui donne un présage pour la communauté.
L’image du guerrier monté apparaît régulièrement sur les masques Epa. En plus d’être une image de l’énergie et de l‘autorité, elle incarne les souvenirs d’au moins trois siècles de guerre de cavalerie au centre-nord Yoruba.
Source : British Museum
Masque Egungun
Egungun fait référence aux esprits des morts ancestraux.
Les sorties des Egungun sont organisées dans les communautés pour commémorer les Ancêtres.
Masque Gèlèdè
Ce masque a été créé pour la confrérie Gèlèdè.
Il affiche la fermeté doctrinale d’expression qui est la marque de cet art. Il représente le visage d’une femme, son sang-froid exprime les qualités de calme, de patience et de «fraîcheur» souhaitées chez les femmes.
Source : Metropolitan Museum of Art, New York
Masque Magbo
Masque casque Magbo en bois, en fer avec des pigments de la confrérie Oro responsable de l’application et de l’exécution des amendes et des peines.
Oro utilise ces masques lors des fêtes annuelles. Ils sont également de sortie lors des cérémonies d’inhumation communes, peu importe le statut de la personne décédée. Les personnages représentés sur le dessus du masque, comprennent entre autres : un prisonnier, un prédicateur, un musicien et un soldat représentant les domaines d’activité de cette société.
Le sculpteur est Onabanjo de la ville de Itu Meko, entre 1880 et 1920.
Statues Ibeji
Statues des célèbres Ibeji. En langue Yoruba, « Ibeji » signifie « les jumeaux ».
Le taux de natalités de jumeaux chez les Yoruba du Nigeria est 35 fois plus élevée que la moyenne mondiale.
Les Yoruba croient que les jumeaux partagent une seule et même âme. Ainsi si l’un des jumeaux meurt cela peut mettre en danger la vie du survivant.
Afin de préserver ce dernier, deux statues sont sculptées représentant le jumeau mort et le jumeau vivant. Tant que le survivant est en vie des rituels seront effectués afin de permettre à l’âme du jumeau décédé de s’incarner dans sa statue.
La mère du jumeau mort s’occupe alors de sa statue avec les mêmes soins qu’elle accorde à celui encore en vie.
Les statues Ibeji sont donc unique, car elle maintiennent le lien entre les jumeaux. Celui-ci est non seulement physique mais également psychologique et spirituel.
TABLES DE DIVINATION YORUBA – Oracle IfÁ
LE TRAVAIL DE LA TERRE CUITE
Sculptures en terre cuite d’Ifé
Tête en terre cuite d’Ifé
« Cette tête masculine se rattache au corpus prestigieux des œuvres de la civilisation d’Ifé, constitué d’une majorité de terres cuites contre une minorité de bronzes. Moins grande que nature, cette tête représente sans doute un serviteur du roi et adopte les mêmes conventions esthétiques que celles figurant le souverain. La surface de la peau est couverte par des lignes interprétées comme l’évocation d’un voile de perles, ou comme la trace de peintures rituelles ou de véritables scarifications.
Les variations de couleur sont dues aux conditions de cuisson.
La chronologie d’Ifé (dont la cité est demeurée jusqu’à nos jours la capitale religieuse des Yoruba) atteste la présence de la métallurgie du fer avant le IXe siècle. La période dite du pavement (XIe-XVe siècle) correspond au moment de production des bronzes et des terres cuites dans un style naturaliste idéalisé.»
Source : Musée Quai Branly
La ville sainte d’Ifé, au cœur du pays Yoruba au Nigéria, est le siège d’une production artistique remarquable.
La maîtrise de la fonte à la cire perdue leur permet de produire une série de têtes et de bustes grandeur nature en bronze d’un très grand réalisme.
Ces portraits représentent des grands dignitaires du pays. Ils étaient peut-être associés à un culte funéraire.
Jarre en terre cuite
Le travail de l'ivoire
SCULPTURES EN IVOIRE
Belle figurine en ivoire d’hippopotame, frottée à l’huile de palme, ce qui lui donne cette belle couleur orangée.
Elle représente un dignitaire masculin, muni de ses attributs de pouvoir.
Cette pièce d’une très belle patine montre une grande finesse dans les détails de la sculpture et représente une sorte de « corne de brume ».
Cette coupe finement sculptée, est un véritable trésor d’Olowo, le souverain du royaume Yoruba d’Owo dans l’actuel sud du Nigeria.
Les quatre groupes figuratifs, le long de la moitié supérieure de la coupe, traduisent l’imagerie complexe du grand pouvoir d’Olowo (le roi).
Dans l’un des motifs, le souverain porte la couronne traditionnelle en plumes et baudriers croisés, symbole de son pouvoir. Ses jambes sont transformées en celles de poissons-castors, reconnaissables par les extensions en forme de barbes sur leurs visages.
La composition dépeint également le roi tenant entre ses mains les queues de deux crocodiles. Cette symbolique aquatique de ce premier plan, est consacrée aux noms de louange du roi, ou Oriki, et assimile ce dernier à un grand océan dans lequel toutes les rivières se jettent. Océan dont la profondeur insondable recèle des secrets puissants et des capacités surnaturelles. Elle évoque également la relation intime du roi avec Olokun, Dieu de la mer.
Le message transmis par ce motif montre la capacité d’Olowo à communiquer avec plusieurs mondes, puissances terrestres et aquatiques, humaines et divines, et à tirer parti de toutes ces connexions.
La représentation finale, montre un énorme python dévorant un homme pendant qu’un témoin regarde impassiblement la scène. Le python est un symbole de la royauté d’Owo. La représentation, bien qu’horrible, indique la détermination d’Olowo face à ses adversaires.
Le travail du laiton et du cuivre
SCULPTURES EN LAITON ET CUIVRE
La confrérie Ogboni (ou Osugbo chez les Ijebu) est l’une des plus importantes chez les Yoruba du Nigeria. Elle réunit des hommes et des femmes adultes dont le rôle est de s’occuper de la justice. Elle contrôle également le choix, l’intronisation et les funérailles du roi. Ogboni est un contre pouvoir efficace dans la royauté.
Les initiés portent un Edan ou médaillon, représentant une figure masculine et une figure féminine en laiton réunies par une chaîne et montées sur deux petites piques en fer. Malgré la présence du couple mâle – femelle, l’Edan ne représente qu’une personne et son double de sexe opposé. L’attache souligne le lien fort entre les «enfants de la même mère» et qui unit les membres d’une même confrérie. Porté autour du cou, l’Edan est un insigne visible par tout le monde. Cependant, les rituels Ogboni demeurent secrets.
Ces statuettes de «bronze» sont représentées dans des attitudes solennelles, montrant le couple à genoux, ce qui traduit la solennité et le caractère hermétique des cérémonies Ogboni.
On peut également remarquer, comme dans le travail du métal pour la société Osugbo à Ijebu, le détail accordé aux yeux en amande, proéminents, probablement révélateurs de la puissance de la vision et de la sagesse des membres de cette société.
Edan des sociétés Ogboni ou Osugbo
Sceptre et cavalier Yoruba
Pièce en cuivre
Les objets en cuivre martelé et repoussé sont connus pour être des éventails cultuels ordinairement portés par les grandes prêtresses d’Osun.
Osun est un Orisa ou divinité féminine du panthéon Yoruba. Ogsobo situé dans l’état actuel d’Osun est le centre des cultes dédiés à cette déesse.
La pièce ci-contre est un disque de cuivre représentant des motifs gravés et en relief.
PARURES ET TISSUS
L’art au service de la royauté
La couronne de perles ci-contre, appelée Ade Ileke, est traditionnellement portée par les rois descendants d’Odududwa, fondateur et premier roi mythique du peuple Yoruba.
Des plantes aux vertus puissantes étaient placées dans la partie supérieure de la couronne afin de protéger le roi et son trône.
Le voile composé de fines perles colorées dissimulait le visage du roi et lui permettait de voir sans être vu. Enfin l’oiseau au dessus de la couronne était la représentation d’Okin, l’oiseau royal.
Costume Egungun
Costumes d’Egungun constitués de plusieurs couches de tissu, de médaillons, de perles de verre et de voiles
Objets appartenant au Roi
Le travail du bronze
Pour les Yorubas, Ifé, leur capitale est un lieu magique où les Dieux à travers Odududwa le père fondateur auraient créés le peuple Yoruba.
Ifé situé dans le royaume d’Oyo, est dirigé par Oni, roi divin représentant des Dieux sur terre. Le royaume était un personnage sacré et ne se montrait que rarement en public, le visage souvent dissimulé par Ade Ileke, la couronne de perles.
Les représentations du roi, en bronze ou en terre, étaient des objets de vénération et de commémoration lors des secondes funérailles qui avaient lieu après l’inhumation réelle du défunt.
Au cours de ces cérémonies, la représentation de la tête du roi était posée sur un mannequin et montrée au public.