L’Interdit alimentaire dans la tradition de la plupart des cultes originels de Kέdura a trois raisons et pas une de plus :
1 – La santé d’un individu.
2 – Le caractère nocif d’un aliment sur le plan spirituel ou occulte.
3 – La dimension totémique d’un animal ou d’une plante.
En dehors de ces raisons, le NuBi ou le Kέdu ne s’impose aucun interdit alimentaire lié à une religion.
Dans le meilleur des mondes, je dis bien dans un monde meilleur, le régime alimentaire du NuBi est fort simple et réduit au minimum.
Contrairement à ce que nous croyons ou voyons aujourd’hui dans nos villes et villages, le Kέdu n’a jamais été un grand consommateur de viande. C’est une déviance de nos cultes notamment en zone forestière qui aura rendu les esprits incarnés dans ces régions carnivores de manière outrancière.
Pour preuve, la chasse dans plusieurs sociétés traditionnelles était structurée de telle manière qu’on ne tuait que quelques bêtes aussitôt séchées et fumées pour faire passer l’hivernage tropical au clan. La Chasse ne se pratiquait pas tout au long de l’année comme aujourd’hui.
Nos Ancêtres respectaient les périodes de reproduction, les femelles mères et leurs jeunes bébés. Ils tuaient plus souvent les vieux mâles et femelles, respectant en cela le cycle naturel de régénération.
Le NuBi originellement ne mangeait rarement la viande fraîchement.
Il la fumait, la boucanait ou la séchait sur plusieurs jours. Cette opération n’était ni anodine ni effectuée de manière profane. C’était un rituel terriblement lourd qui assurait au NuBi et à sa descendance de meilleurs travaux spirituels.
Le NuBi n’est donc pas un friand de chair fraîche ni un grand consommateur de viande. Il mangera sa viande bien séchée ou bien fumée. Cette viande s’accompagnera d’une profusion de feuilles « vertes », d’épices bien fortes et bien odorantes et d’oléagineux naturels.
Voilà un menu parfait qui garantissait au NuBi une santé toute aussi parfaite.
Revenons à nos interdits :
Un aliment devient interdit pour un individu quand le prêtre ou la prêtresse consulté découvre que la plante ou la chair consommée par le malade est responsable de son indisposition. On conseillera donc à ce dernier d’éviter désormais l’aliment en cause.
Mais les deux cas qui nous interpellent concernent l’interdit spirituel et totémique.
Il y a des aliments notamment la chair des animaux qui sont souvent déconseillés lors des travaux occultes. Nous développerons cela sur le site consacré à l’enseignement de La Voie des Anciens 4 mais également par la transmission orale.
L’animal totem ou sacré d’un clan est lui aussi impropre à la consommation pour ce dernier.
Pour parler de la viande de mouton, c’est l’une des chairs les plus consommées surtout chez les musulmans qui lui ont même consacré une fête : la tabaski.
Il n’y a par définition aucun animal qu’on peut qualifier d’impur à la consommation. Aucune créature ne mérite d’être traitée d’impure par une autre créature si intelligente qu’elle prétend être, je parle de l’Homme.
Ne consommons pas une viande ou une plante pour des raisons qui nous regardent : santé, travaux occultes ou respect du totem familial si nous en avons.
Mais n’érigeons jamais cette exception comme un dogme qui doit s’appliquer aux autres. Ayons toujours en tête cet adage fort sage : Les Goûts et les Couleurs sont dans la Nature et ne se discutent pas !
Ce qui est bon pour moi peut ne pas l’être pour mon voisin.
Alors pour celui qui aime son mouton qu’il continue à le manger s’il y trouve son bonheur.
Celui qui n’aime aucune viande, se nourrisse de légumes et accepte la différence.
Continuons à nous affranchir de toutes les croyances qui nous limitent.
Auteur : Musinga Mwa Tiki