La voix de la montagne

La voix de la montagne

 

À l’ombre de l’au-delà

De l’autre côté du souffle

Vit le Silence

Dans le feu de ses sueurs refroidi

Est-il possible que les pétales

Respirent encore la buée des aubes ?

Est-il toujours possible que leur limbe

Porte le beau sang de la survie ?

 « Pose le miroir au-dessus du volcan

Et admire le cœur de la vie éternelle

Qui rougeoie dans la matrice des Dieux

Contemple chaque lave

Écoute les murmures des corps en devenir

Et tu comprendras que rien n’est plus vrai

Rien n’est plus grand que Mère-nature

Sauf ton orgueil que tu n’oses

À mes pieds déposer.»

 

Ainsi parla la montagne à l’Enfant

Qui sur son flanc

Recherchait en vain le dernier lilas

Planté là il y a des siècles

Que l’air, le ciel et le sol

N’ont plus nourri que de sel

De cendres et de sang.

Les dieux n’ont pas créé la terre

Pour qu’elle s’abreuve de sang

Mais d’eau qui est leur sang.

Le lilas n’était plus.

 

Auteur : Mouelle II

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